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Unecitation est une phrase sortie de son contexte. Pour mieux la lire et la comprendre, il convient donc de la restituer dans l'Ćuvre et la pensĂ©e de l'auteur ainsi que dans son contexte historique, gĂ©ographique ou philosophique. | Une citation exprime l'opinion de son auteur et ne saurait engager le site Buboquote.com
MĂȘme encore jeune, on sâaperçoit que la vie passe vite et quâelle dĂ©pend de nos choix. Quâil nous appartient dâĂȘtre heureux et que, selon notre rapport aux autres, nous en apprĂ©cions le goĂ»t ou nous le perdons. Que lâargent participe au bonheur, mais quâil est le pire poison lorsque nous nous en servons pour remplacer » lâautre, pour nous mettre Ă lâabri de lui ou ne pas en dĂ©pendre, pour nous en protĂ©ger ou le fuir, nous le savons tous par expĂ©rience. La source dâune sagesse ou dâune morale ? En racontant une histoire Ă ses disciples Il Ă©tait une fois⊠», celle de lâhomme riche et du pauvre Lazare, JĂ©sus va plus chemins des deux protagonistes se croisent Ă leur mort ; parfois, il nous arrive de le constater dans dâautres existences, bien avant. Nous pouvons ĂȘtre ainsi, de notre vivant, les tĂ©moins de renversements de destins et de cette opposition riche-pauvre qui marque tellement nos histoires. Nous apprenons ainsi Ă nous mĂ©fier du dĂ©sir de tout faire pour ĂȘtre riches et Ă connaĂźtre le prix du ou dâun rĂ©cit que propose JĂ©sus Ă notre rĂ©flexion est fort, car rĂ©aliste. Dans son principe de fonctionnement, dâaccumuler toujours plus de la richesse et de la garder, le riche » â il nâa pas de nom, câest un archĂ©type, câest nous dans notre dĂ©sir de toute-puissance par le biais de lâargent â rĂ©siste ; il ne sâavoue pas vaincu, discute, essaie de nĂ©gocier jusquâau bout. Son problĂšme nâest peut-ĂȘtre pas dâĂȘtre riche, mais de lâĂȘtre dans lâexcĂšs en tĂ©moignent son attitude hautaine et sa maniĂšre ostentatoire de manifester sa richesse par le luxe de ses vĂȘtements il Ă©tait vĂȘtu de pourpre et de lin fin ». Ă aucun moment ne se manifeste chez lui le moindre sentiment de la richesse de Lazare, câest son nom, qui dĂ©finit son identitĂ©, sa façon dâĂȘtre au monde et aux autres en hĂ©breu, Dieu vient Ă mon aide ». Sa pauvretĂ© Ă lâorigine de sa maladie et la conscience de son manque » face Ă lâexistence, il les connaĂźt, les Ă©prouve, mais, surtout, ils lui permettent de comprendre que, pour vivre, on a absolument besoin des autres. Sa richesse, câest de savoir ce que le mot dĂ©tresse veut dire ; sa cruelle situation le rend sensible Ă la fragilitĂ© de lâexistence, Ă lâespoir de lâĂ©change et du partage avec lâ la bouche de JĂ©sus, le rĂ©cit est plus quâun simple avertissement face aux incertitudes de la vie et aux bouleversements qui peuvent sâopĂ©rer dans notre vie, lorsque lâon se prend au piĂšge du dĂ©sir dâĂȘtre riche pour ĂȘtre riche. Pour lui, la vraie vie est celle qui se construit avec les autres, dans une solidaritĂ© qui est une fraternitĂ© sans frontiĂšres. Deux actualitĂ©s parmi dâ premiĂšre, câest la tentation des pays riches de se protĂ©ger des migrants qui veulent Ă©chapper Ă la terreur de la guerre ou Ă la misĂšre de leur pays. MĂȘme si toute politique nĂ©cessite une prise en compte des rĂ©alitĂ©s dans leur complexitĂ©, la redistribution mondiale des richesses et les bouleversements entraĂźnĂ©s par les nouveaux rapports de force imposent aux plus riches de secourir les plus pauvres. Un chiffre on compte aujourdâhui 50 millions dâenfants dĂ©racinĂ©s. Nous sommes tous des citoyens du monde ; nous avons une responsabilitĂ©. LâannĂ©e Ă©lectorale qui sâouvre en France va nous obliger Ă rĂ©agir aux propositions des candidats, Ă leur vision du monde et de lâavenir de la seconde actualitĂ©, câest lâattitude de lâĂglise face aux dĂ©tresses de notre temps. Des PĂšres de lâĂglise ont vu en Lazare une raison de sâinterroger quant Ă lâimplication de lâinstitution. Que diraient-ils aujourdâhui ? Il y a bien sĂ»r la situation internationale, mais il y a aussi les situations individuelles de dĂ©tresses, ici ou lĂ , Ă lâimage des ulcĂšres sur le pauvre corps de Lazare, quâil sâagit dâentendre et de secourir. Et, parmi elles, tous ceux ou toutes celles qui sont condamnĂ©s Ă cause des prĂ©jugĂ©s tenaces, des ignorances entretenues ou des replis moraux au nom dâune bonne monde, Ă commencer par lâĂglise avocate de lâhumanitĂ© dans ce monde, est face Ă un dĂ©fi majeur les nouvelles pauvretĂ©s, collectives ou individuelles. La rĂ©ponse, Ă la hauteur de celui de lâhomme riche dans le rĂ©cit de JĂ©sus, câest un vĂ©ritable saut Ă opĂ©rer, celui de lâamour de lâautre. Pas seulement une question de sagesse ou de moralitĂ©. Ou de politique. Mais une question de foi, dans celle de lâamour qui trouve sa source dans celui dâun Dieu PĂšre. VoilĂ la parole » de JĂ©susFils, comme une graine plantĂ©e dans la terre de notre ĂȘtre vivant, qui ne demande quâĂ grandir.
LaCulture de lâignorance. Raison PrĂ©sente, la revue de l âUnion Rationaliste a publiĂ© en mars 2018 un copieux dossier sur «la culture de lâignorance». DerriĂšre cet apparent jeux de mots se trouve une interrogation ainsi rĂ©sumĂ©e par les deux co-ordinateurs du dossier, le philosophe Mathias Girel (1) et la physicienne MichĂšle Leduc
Rien nâĂ©gale la timiditĂ© de lâignorance, si ce nâest sa tĂ©mĂ©ritĂ©. Quand lâignorance se met Ă oser, câest quâelle a en elle une boussole. Cette boussole, câest lâintuition du vrai, plus claire parfois dans un esprit simple que dans un esprit compliquĂ©. Victor HugoLe Dico des citations
Lediscernement critique kantien consiste, notamment, Ă distinguer entre le subjectif : le « tenir-pour-vrai » (FĂŒrwahrhalten) et lâobjectif : les conditions objectives du « savoir-vrai ».AppliquĂ© Ă la croyance, dont les trois degrĂ©s sont pour lui lâopinion, la foi et la science, on observe que la premiĂšre est une croyance qui se sait insuffisante tant subjectivement qu
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Leurenseigner que la science est un grimoire Ă mĂ©moriser nâest pas la bonne mĂ©thode. Je travaille actuellement Ă une Ă©dition de LâIgnorance destinĂ©e Ă accompagner les fastidieux manuels scolaires pendant les cours de science dispensĂ©s aux adolescents de 15 Ă 18 ans. Cet ouvrage leur enseignera que la science, câest ce que lâon ignore, plutĂŽt
Le concept de vĂ©ritĂ© », compris comme dĂ©pendant de faits qui dĂ©passent largement le contrĂŽle humain, a Ă©tĂ© lâune des voies par lesquelles la philosophie a, jusquâici, inculquĂ© la dose nĂ©cessaire dâ prestige de la science a longtemps tenu au fait quâon lui confĂ©rait le pouvoir symbolique de proposer un point de vue surplombant sur le monde assise sur un refuge neutre et haut-placĂ©, sĂ»re dâelle-mĂȘme, elle semblait se dĂ©ployer Ă la fois au cĆur du rĂ©el, tout prĂšs de la vĂ©ritĂ© et hors de lâhumain. Cette image est aujourdâhui dĂ©passĂ©e. Nous avons compris que la science nâest pas un nuage lĂ©vitant calmement au-dessus de nos tĂȘtes elle pleut littĂ©ralement sur nous. Ses mille et une retombĂ©es pratiques, qui vont de lâinformatique Ă la bombe atomique en passant par les vaccins, les OGM et les lasers, sont diversement connotĂ©es et diversement apprĂ©ciĂ©es ici, ce que la science permet de faire rassure ; lĂ , ce quâelle annonce angoisse. Tout se passe comme si ses discours, ses rĂ©alisations et ses avancĂ©es devaient constamment ĂȘtre interrogĂ©s, systĂ©matiquement mis en ballotage. 2Certes, cette situation nâest pas vraiment nouvelle ni spĂ©cialement postmoderne » Ă bien regarder en arriĂšre, on constate que chaque fois que la science nous a permis dâagir librement sur des aspects de la rĂ©alitĂ© qui sâimposaient jusquâalors Ă nous comme un destin, lâangoisse de commettre un sacrilĂšge et la peur de sortir des contours de notre nature se sont exprimĂ©es de maniĂšre spectaculaire ainsi quand GalilĂ©e ouvrait Ă lâintelligibilitĂ© dâun univers oĂč les mĂȘmes lois valaient sur la terre comme au ciel ; ou quand Darwin inscrivit lâhomme dans la chaĂźne de lâĂ©volution des espĂšces ; a fortiori quand, aujourdâhui, le gĂ©nie gĂ©nĂ©tique, la procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e, les nanotechnologies ou la biologie synthĂ©tique nous permettent dâobtenir de la vie biologique des effets dont elle paraissait incapable. 3Reste que la puissance de dĂ©voilement de la science et lâimpact des techno-sciences sur les modes de vie provoquent dĂ©sormais des rĂ©actions de rĂ©sistance qui semblent de plus en plus fortes, quâelles soient dâordre culturel, social ou idĂ©ologique ces rĂ©actions peuvent ĂȘtre le dĂ©sir de rĂ©affirmer son autonomie face Ă un processus qui semble nous Ă©chapper ; ou bien lâenvie de dĂ©fendre des idĂ©aux alternatifs contre la menace dâun modĂšle unique de comprĂ©hension ou de dĂ©veloppement ; ou bien encore la volontĂ© de rendre sa pertinence au dĂ©bat dĂ©mocratique quand la complexitĂ© des problĂšmes tend Ă le confisquer au profit des seuls et sociĂ©tĂ© un rapport ambivalent4Notre rapport Ă la science est Ă lâĂ©vidence devenu ambivalent. Cela peut se voir sous forme condensĂ©e en mettant lâune en face de lâautre les deux rĂ©alitĂ©s suivantes dâune part, la science nous semble constituer, en tant quâidĂ©alitĂ© câest-Ă -dire en tant que dĂ©marche de connaissance dâun type trĂšs particulier qui permet dâaccĂ©der Ă des connaissances quâaucune autre dĂ©marche ne peut produire, le fondement officiel de notre sociĂ©tĂ©, censĂ© remplacer lâancien socle religieux nous ne sommes certes pas gouvernĂ©s par la science elle-mĂȘme, mais au nom de quelque chose qui a Ă voir avec elle. Câest ainsi que dans toutes les sphĂšres de notre vie, nous nous trouvons dĂ©sormais soumis Ă une multitude dâĂ©valuations, lesquelles ne sont pas prononcĂ©es par des prĂ©dicateurs religieux ou des idĂ©ologues illuminĂ©s elles se prĂ©sentent dĂ©sormais comme de simples jugements dâ experts », câest-Ă -dire quâelles sont censĂ©es ĂȘtre effectuĂ©es au nom de savoirs et de compĂ©tences de type scientifique, et donc, Ă ce titre, impartiaux et objectifs. Par exemple, sur nos paquets de cigarettes, il nâest pas Ă©crit que fumer dĂ©plaĂźt Ă Dieu ou compromet le salut de notre Ăąme, mais que fumer tue ». Un discours scientifique, portant sur la santĂ© du corps, a pris la place dâun discours thĂ©ologique qui, en lâoccurrence, aurait plutĂŽt portĂ© sur le salut de lâĂąme. 5Mais dâautre part â et câest ce qui fait toute lâambiguĂŻtĂ© de lâaffaire â, la science, dans sa rĂ©alitĂ© pratique, est questionnĂ©e comme jamais, contestĂ©e, remise en cause, voire marginalisĂ©e. Elle est Ă la fois objet de dĂ©saffection de la part des Ă©tudiants les jeunes, dans presque tous les pays dĂ©veloppĂ©s, se destinent de moins en moins aux Ă©tudes scientifiques, de mĂ©connaissance effective dans la sociĂ©tĂ© nous devons bien reconnaĂźtre que collectivement, nous ne savons pas trop bien ce quâest la radioactivitĂ©, en quoi consiste un OGM, ce que sont et oĂč se trouvent les quarks, ce quâimplique la thĂ©orie de la relativitĂ© et ce que dirait lâĂ©quation E = mc2 si elle pouvait parler, et, enfin et surtout, elle subit toutes sortes dâattaques, dâordre philosophique ou politique. 6La plus importante de ces attaques me semble ĂȘtre le relativisme radical » cette Ă©cole philosophique ou sociologique dĂ©fend lâidĂ©e que la science a pris le pouvoir non parce quâelle aurait un lien privilĂ©giĂ© avec le vrai », mais en usant et abusant dâarguments dâautoritĂ©. En somme, il ne faudrait pas croire Ă la science plus quâĂ nâimporte quelle autre dĂ©marche de connaissance. Monsieur, personnellement, je ne suis pas dâaccord avec Einstein⊠»7Une anecdote mâa permis de prendre conscience de cette Ă©volution. RĂ©cemment, jâai eu lâoccasion de donner un cours de relativitĂ© et non de relativisme⊠à de futurs ingĂ©nieurs. Alors que je venais dâeffectuer un calcul montrant que la durĂ©e dâun phĂ©nomĂšne dĂ©pend de la vitesse de lâobservateur, un Ă©tudiant prit la parole Monsieur, personnellement, je ne suis pas dâaccord avec Einstein ! » Jâimaginai quâil allait dĂ©fendre une thĂ©orie alternative, ou bien rĂ©inventer lâĂ©ther luminifĂšre, en tout cas quâil allait argumenter. Mais il se contenta de dire Je ne crois pas Ă cette relativitĂ© des durĂ©es que vous venez de dĂ©montrer, parce que je ne la⊠sens pas ! » LĂ , jâavoue, jâai Ă©prouvĂ© une sorte de choc ce jeune homme qui nâavait certainement pas lu Einstein avait suffisamment confiance dans son ressenti » personnel pour sâautoriser Ă contester un rĂ©sultat quâun siĂšcle dâexpĂ©riences innombrables avait cautionnĂ©. Je dĂ©couvris Ă cette occasion que lorsquâelle se transforme en alliĂ©e objective du narcissisme, la subjectivitĂ© semble avoir du mal Ă sâincliner devant ce qui a Ă©tĂ© objectivĂ© si ce qui a Ă©tĂ© objectivĂ© la dĂ©range ou lui dĂ©plaĂźt. 8On ne saurait donner Ă cette anecdote une portĂ©e gĂ©nĂ©rale, mais elle me semble tout de mĂȘme indicatrice dâun changement de climat culturel qui explique au passage la facilitĂ© dĂ©concertante avec laquelle a pu se dĂ©velopper en France la vraie-fausse controverse sur le changement climatique. Aujourdâhui, notre sociĂ©tĂ© semble en effet parcourue par deux courants de pensĂ©e apparemment contradictoires. Dâune part, on y trouve un attachement intense Ă la vĂ©racitĂ©, un souci de ne pas se laisser tromper, une dĂ©termination Ă crever les apparences pour atteindre les motivations rĂ©elles qui se cachent derriĂšre, bref une attitude de dĂ©fiance gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Mais Ă cĂŽtĂ© de ce dĂ©sir de vĂ©racitĂ©, de ce refus dâĂȘtre dupe, il existe une dĂ©fiance tout aussi grande Ă lâĂ©gard de la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme la vĂ©ritĂ© existe-t-elle ?, se demande-t-on. Si oui, peut-elle ĂȘtre autrement que relative, subjective, culturelle ? Ce qui est troublant, câest que ces deux attitudes, lâattachement Ă la vĂ©racitĂ© et la suspicion Ă lâĂ©gard de la vĂ©ritĂ©, qui devraient sâexclure mutuellement, se rĂ©vĂšlent en pratique parfaitement compatibles. Elles sont mĂȘme mĂ©caniquement liĂ©es, puisque le dĂ©sir de vĂ©racitĂ© suffit Ă enclencher au sein de la sociĂ©tĂ© un processus critique qui vient ensuite fragiliser lâassurance quâil y aurait des vĂ©ritĂ©s sĂ»res [1]. 9Le fait que lâexigence de vĂ©racitĂ© et le dĂ©ni de vĂ©ritĂ© aillent de pair ne veut toutefois pas dire que ces deux attitudes fassent bon mĂ©nage. Car si vous ne croyez pas Ă lâexistence de la vĂ©ritĂ©, quelle cause votre dĂ©sir de vĂ©racitĂ© servira-t-il ? Ou â pour le dire autrement â en recherchant la vĂ©racitĂ©, Ă quelle vĂ©ritĂ© ĂȘtes-vous censĂ© ĂȘtre fidĂšle ? Il ne sâagit pas lĂ dâune difficultĂ© seulement abstraite ni simplement dâun paradoxe cette situation entraĂźne des consĂ©quences concrĂštes dans la citĂ© rĂ©elle et vient nous avertir quâil y a un risque que certaines de nos activitĂ©s intellectuelles en viennent Ă se dĂ©sintĂ©grer. 10GrĂące Ă la sympathie intellectuelle quasi spontanĂ©e dont elles bĂ©nĂ©ficient, les doctrines relativistes contribuent Ă une forme dâillettrisme scientifique dâautant plus pernicieuse que celle-ci avance inconsciente dâelle-mĂȘme. Au demeurant, pourquoi ces doctrines sĂ©duisent-elles tant ? Sans doute parce que, interprĂ©tĂ©es comme une remise en cause des prĂ©tentions de la science, un antidote Ă lâarrogance des scientifiques, elles semblent nourrir un soupçon qui se gĂ©nĂ©ralise, celui de lâimposture Finalement, en science comme ailleurs tout est relatif. » Ce soupçon lĂ©gitime une forme de dĂ©sinvolture intellectuelle, de paresse systĂ©matique, et procure mĂȘme une sorte de soulagement dĂšs lors que la science produit des discours qui nâauraient pas plus de vĂ©racitĂ© que les autres, pourquoi faudrait-il sâĂ©chiner Ă vouloir les comprendre, Ă se les approprier ? Il fait beau nâa-t-on pas mieux Ă faire quâapprendre sĂ©rieusement la physique, la biologie ou les statistiques ? 11En 1905, Henri PoincarĂ© publiait un livre intitulĂ© La valeur de la science. Un siĂšcle plus tard, cette valeur de la science semble de plus en plus contestĂ©e, non pas seulement par les philosophes dâinspiration subjectiviste ou spiritualiste, toujours prompts Ă exploiter ce qui ressemble de prĂšs ou de loin Ă une crise » de la science, mais aussi par une partie de lâopinion. Dans cette mĂ©fiance Ă lâĂ©gard du mode de pensĂ©e scientifique, peut-ĂȘtre faut-il lire une sorte de pusillanimitĂ© Ă lâĂ©gard de la vĂ©ritĂ© et de ses consĂ©quences. On se souvient de ce que Musil disait dâUlrich, le personnage principal de LâHomme sans qualitĂ©s, dont on devine quâil aurait sans doute jetĂ© un regard sĂ©vĂšre sur nos façons de penser Pendant des annĂ©es, Ulrich avait aimĂ© la privation spirituelle. Il haĂŻssait les hommes incapables, selon le mot de Nietzsche, âde souffrir la faim de lâĂąme par amour de la vĂ©ritĂ©â ; ceux qui ne vont pas jusquâau bout, les timides, les douillets, ceux qui consolent leur Ăąme avec des radotages sur lâĂąme et la nourrissent, sous prĂ©texte que lâintelligence lui donne des pierres au lieu de lui donner du pain, de sentiments qui ressemblent Ă des petits pains trempĂ©s dans du lait. [2] »La science dit-elle le vrai » ?12EngagĂ©s dans une altercation sĂ©culaire, le doute et la certitude forment un couple turbulent mais insĂ©parable, dont les aventures taraudent la rĂ©flexion europĂ©enne depuis ses dĂ©buts le partage entre ce que lâon sait et ce que lâon croit savoir nâa pas cessĂ© de hanter les philosophes, et, de Socrate Ă Wittgenstein en passant par Pyrrhon et Descartes, les critĂšres du vrai nâont cessĂ© dâĂȘtre auscultĂ©s et discutĂ©s. Ce qui est certain, est-ce ce qui a rĂ©sistĂ© Ă tous les doutes ? Ou bien est-ce ce dont on ne peut pas imaginer de douter ? La vĂ©ritĂ© plane-t-elle au-dessus du monde ou est-elle dĂ©posĂ©e dans les choses et dans les faits ? Peut-on faire confiance Ă la science pour aller lây chercher ? 13Ces questions constituent dâinusables sujets de dissertation, ce qui ne les empĂȘche dâavoir une brĂ»lante actualitĂ© lâair du temps accuse dĂ©sormais la science dâĂȘtre un rĂ©cit parmi dâautres et lâinvite Ă davantage de modestie, parfois mĂȘme Ă rentrer dans le rang ». 14Mais dans le mĂȘme temps et câest ce qui Ă©claire dâune autre maniĂšre lâambivalence de la situation, les discours scientifiques aux accents triomphalistes prolifĂšrent une certaine biologie prĂ©tend bientĂŽt nous dire de façon intĂ©grale et dĂ©finitive ce quâil en est vraiment de la vie ; et rĂ©guliĂšrement, des physiciens thĂ©oriciens aux allures de cadre supĂ©rieur de chez MĂ©phistophĂ©lĂšs affirment quâils sont en passe de dĂ©couvrir la ThĂ©orie du Tout » qui permettra une description Ă la fois exacte et totalisante de ce qui est. Le physicien amĂ©ricain Brian Greene, par exemple, dĂ©clare attendre de la thĂ©orie des supercordes, actuellement Ă lâĂ©bauche, quâelle dĂ©voile le mystĂšre des vĂ©ritĂ©s les plus fondamentales de notre Univers [3] ». Quant Ă Stephen Hawking, il concluait lâun de ses livres par ces mots incroyables Si nous parvenons vraiment Ă dĂ©couvrir une thĂ©orie unificatrice, elle devrait avec le temps ĂȘtre comprĂ©hensible par tout le monde dans ses grands principes, pas seulement par une poignĂ©e de savants. Philosophes, scientifiques et personnes ordinaires, tous seront capables de prendre part Ă la discussion sur le pourquoi de notre existence et de notre univers. Et si nous trouvions un jour la rĂ©ponse, ce sera le triomphe de la raison humaine, qui nous permettrait alors de connaĂźtre la pensĂ©e de Dieu. [4] » La pensĂ©e de Dieu ? Bigre ! Comme sâil allait de soi que Dieu pense », et quâune Ă©quation pourrait nous dire ce quâIl pense⊠15Aujourdâhui, sâagissant de sa capacitĂ© Ă saisir la vĂ©ritĂ© des choses, la science se trouve manifestement tiraillĂ©e entre lâexcĂšs de modestie et lâexcĂšs dâenthousiasme. 16La vĂ©ritĂ©, un idĂ©al rĂ©gulateur ». â Einstein expliquait sa motivation inoxydable par son besoin irrĂ©sistible de sâĂ©vader hors de la vie quotidienne, de sa douloureuse grossiĂšretĂ© et de sa dĂ©solante monotonie [5] », et dâespĂ©rer ainsi dĂ©couvrir des vĂ©ritĂ©s scientifiques ». DĂ©tourner les chercheurs de cet idĂ©al rĂ©gulateur, de cette force motrice, reviendrait Ă dĂ©tendre les ressorts de leur engagement, de leur volontĂ©, de leur motivation. Pour espĂ©rer avancer, ils doivent impĂ©rativement croire sinon Ă lâaccessibilitĂ© de la vĂ©ritĂ©, du moins Ă la possibilitĂ© de dĂ©masquer les contre-vĂ©ritĂ©s. Et sans doute doivent-ils aussi adhĂ©rer implicitement Ă une conception modĂ©rĂ©ment optimiste, selon laquelle la vĂ©ritĂ©, dĂšs lors quâelle est dĂ©voilĂ©e, peut-ĂȘtre reconnue comme telle ; et, si elle ne se rĂ©vĂšle pas dâelle-mĂȘme, croire quâil suffit dâappliquer la mĂ©thode scientifique pour finir par sâen approcher, voire la dĂ©couvrir personne ne veut passer sa vie Ă effectuer un travail Ă la Sisyphe. 17Pareille attitude, assez rĂ©pandue, ne signifie nullement que les chercheurs puissent trouver la vĂ©ritĂ©, mais au moins quâils la cherchent. Et sâils la cherchent, câest quâils ne lâont pas encore trouvĂ©e. DâoĂč leurs airs tantĂŽt arrogants parce quâĂ force de chercher, ils obtiennent des rĂ©sultats, font des dĂ©couvertes, accroissent leurs connaissances, tantĂŽt humbles parce que, du fait quâils continuent de chercher, ils ne peuvent jamais prĂ©tendre avoir bouclĂ© leur affaire. Dans son Ă©lan mĂȘme, lâactivitĂ© scientifique a donc partie liĂ©e avec lâidĂ©e de vĂ©ritĂ© câest bien elle quâelle vise plutĂŽt que lâerreur. Pour autant, le lien science-vĂ©ritĂ© est-il exclusif ? La science a-t-elle le monopole absolu du vrai » ? Serait-elle la seule activitĂ© humaine qui soit indĂ©pendante de nos affects, de notre culture, de nos grands partis pris fondateurs, du caractĂšre contextuel de nos systĂšmes de pensĂ©e ? Tel semble ĂȘtre le grand dĂ©bat dâaujourdâhui. 18Quelques-unes des thĂšses en prĂ©sence. â Certains soutiennent quâil nây a pas dâautre saisie objective du monde que la conception scientifique le monde ne serait rien de plus que ce que la science en dit ; avec leur symbolisme purifiĂ© des scories des langues historiques, les Ă©noncĂ©s scientifiques dĂ©crivent le rĂ©el ; les autres Ă©noncĂ©s, quâils soient mĂ©taphysiques, thĂ©ologiques ou poĂ©tiques, ne font quâexprimer des Ă©motions ; bien sĂ»r, cela est parfaitement lĂ©gitime, et mĂȘme nĂ©cessaire, mais il ne faut pas confondre les ordres. 19Aux antipodes de cette conception positiviste, dâautres considĂšrent que la vĂ©ritĂ© est surtout un mot creux, une pure convention. Elle ne saurait donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une norme de lâenquĂȘte scientifique, et encore moins comme le but ultime des recherches. Certains sociologues des sciences ont ainsi pu prĂ©tendre que les thĂ©ories scientifiques tenues pour vraies » ou fausses » ne lâĂ©taient pas en raison de leur adĂ©quation ou inadĂ©quation avec des donnĂ©es expĂ©rimentales, mais seulement en vertu dâintĂ©rĂȘts purement sociologiques [6]⊠En clair, il faudrait considĂ©rer que toutes nos connaissances sont conventionnelles et artificielles, donc gommer lâidĂ©e quâelles pourraient avoir le moindre lien avec la rĂ©alitĂ©. 20Ces auteurs dĂ©noncent Ă©galement lâidĂ©ologie de lâobjectivitĂ© scientifique, arguant que les chercheurs sont des gens partisans, intĂ©ressĂ©s, et que leurs jugements sont affectĂ©s par leur condition sociale, leurs ambitions ou leurs croyances. Selon eux, lâobjectivitĂ© de la science devrait nĂ©cessairement impliquer lâimpartialitĂ© individuelle des scientifiques eux-mĂȘmes elle serait une sorte de point de vue de nulle part, situĂ© au-dessus des passions, des intuitions et des prĂ©jugĂ©s. Or, avancent-ils, la plupart du temps, les chercheurs ne sont pas impartiaux. Par exemple, ils ne montrent guĂšre dâempressement Ă mettre en avant les faiblesses de leurs thĂ©ories ou de leurs raisonnements. Lâesprit scientifique, au sens idĂ©al du terme, serait donc introuvable, et la prĂ©tendue objectivitĂ© de la science ne serait que la couverture idĂ©ologique de rapports de forces dans lesquels la nature nâa pas vraiment son mot Ă dire. Tout serait créé, et en dĂ©finitive, la physique en dirait moins sur la nature que sur les physiciens. 21La meilleure parade contre ce genre de raisonnements consiste sans doute Ă faire remarquer que si lâobjectivitĂ© de la science Ă©tait entiĂšrement fondĂ©e sur lâimpartialitĂ© ou lâobjectivitĂ© de chaque scientifique, nous devrions lui dire adieu. Nous vivons tous dans un ocĂ©an de prĂ©jugĂ©s et les scientifiques nâĂ©chappent pas Ă la rĂšgle. Sâils parviennent Ă se dĂ©faire de certains prĂ©jugĂ©s dans leur domaine de compĂ©tence, ce nâest donc pas en se purifiant lâesprit par une cure de dĂ©sintĂ©ressement. Câest plutĂŽt en adoptant une mĂ©thode critique qui permet de rĂ©soudre les problĂšmes grĂące Ă de multiples conjectures et tentatives de rĂ©futation, au sein dâun environnement institutionnel qui favorise ce que Karl Popper appelait la coopĂ©ration amicalement hostile des citoyens de la communautĂ© du savoir ». Si consensus il finit par y avoir, celui-ci nâest donc jamais atteint quâĂ la suite dâun dĂ©bat contradictoire ouvert. Ce consensus nâest pas lui-mĂȘme un critĂšre absolu de vĂ©ritĂ©, mais le constat de ce qui est, Ă un moment donnĂ© de lâhistoire, acceptĂ© par la majoritĂ© dâune communautĂ© comme une thĂ©orie susceptible dâĂȘtre vraie. 22Nây a-t-il pas en outre quelque chose de bancal dans lâargumentation des relativistes les plus radicaux ? Car contrairement Ă ce qui se passe avec lâhistoire â oĂč la contestation de lâhistoire officielle doit elle-mĂȘme sâappuyer sur lâhistoire, câest-Ă -dire sur de nouvelles donnĂ©es historiques â les dĂ©nonciations des sciences exactes ne se basent jamais sur des arguments relevant des sciences exactes. Elles sâappuient toujours sur lâidĂ©e Ă©tonnante quâune certaine sociologie des sciences serait mieux placĂ©e pour dire la vĂ©ritĂ© des sciences que les sciences ne le sont pour dire la vĂ©ritĂ© du monde⊠En somme, il faudrait se convaincre que la vĂ©ritĂ© nâexiste pas, sauf lorsquâelle sort de la bouche des sociologues des sciences qui disent quâelle nâexiste pas⊠23Certes, nul nâignore que, par exemple, des intĂ©rĂȘts militaires ont contribuĂ© Ă lâessor de la physique nuclĂ©aire. Cela relĂšve dâailleurs de la plus parfaite Ă©vidence la pĂ©riphĂ©rie de la science et son contexte social influencent son dĂ©veloppement. Mais de lĂ Ă en dĂ©duire que de tels intĂ©rĂȘts dĂ©termineraient, Ă eux seuls, le contenu mĂȘme des connaissances scientifiques, il y a un pas qui me semble intellectuellement infranchissable. Car si tel Ă©tait le cas, on devrait pouvoir montrer que nos connaissances en physique nuclĂ©aire exprimeraient, dâune maniĂšre ou dâune autre, un intĂ©rĂȘt militaire ou gĂ©opolitique. Or, si lâhumanitĂ© dĂ©cidait un jour de se dĂ©barrasser de toutes ses armes nuclĂ©aires, il est peu probable que cette dĂ©cision changerait ipso facto les mĂ©canismes de la fission de lâuranium ou du plutoniumâŠLâefficacitĂ© de la science tiendrait-elle du miracle ?24Si lâatome et la physique quantique, pour ne prendre que ces deux exemples, nâĂ©taient que de simples constructions sociales, il faudrait aussi expliquer par quelle succession de miracles » â oui, câest le mot â on a pu parvenir Ă concevoir des lasers. Si les lasers existent et fonctionnent, nâest-ce pas lâindice quâil y a un peu de vrai » dans les thĂ©ories physiques Ă partir desquelles on a pu les concevoir, de vrai » avec autant de guillemets que lâon voudra et un v » aussi minuscule quâon le souhaitera ? En dĂ©finitive, le fait que les lasers fonctionnent nâest-il pas la preuve rĂ©trospective que Planck, Einstein et les autres avaient bel et bien compris deux ou trois choses non seulement Ă propos dâeux-mĂȘmes ou de leur culture, mais â osons le dire â Ă propos des interactions entre la lumiĂšre et la matiĂšre ? 25La sociologie des sciences a certainement raison dâinsister sur lâimportance du contexte dans la façon dont la science se construit. Mais faut-il tirer de ce constat, au bout du compte, des conclusions aussi relativistes que certaines des siennes ? Il est permis dâen douter. Car il serait difficile dâexpliquer dâoĂč vient que les thĂ©ories physiques, telles la physique quantique ou la thĂ©orie de la relativitĂ©, marchent » si bien si elles ne disent absolument rien de vrai. Comment pourraient-elles permettre de faire des prĂ©dictions aussi merveilleusement prĂ©cises si elles nâĂ©taient pas dâassez bonnes reprĂ©sentations de ce qui est ce serait trop dire cependant que dâen dĂ©duire quâelles ne peuvent dĂšs lors quâĂȘtre vraies. En la matiĂšre, le miracle â lâheureuse coĂŻncidence â est trĂšs peu plausible. Mieux vaut donc expliquer le succĂšs prĂ©dictif des thĂ©ories physiques nous parlons ici de celles qui nâont jamais Ă©tĂ© dĂ©menties par lâexpĂ©rience en supposant quâelles nous parlent de la nature, et quâelles arrivent Ă se rĂ©fĂ©rer, plus ou moins bien, Ă cette rĂ©alitĂ©-lĂ . Et que, sans arguments complĂ©mentaires, nos affects, nos prĂ©jugĂ©s, nos intuitions ne sont guĂšre en mesure de les contester sur leur terrain de jeu. 26Reste bien sĂ»r que les sciences ne traitent vraiment bien que des questions⊠scientifiques. Or celles-ci ne recouvrent pas lâensemble des questions qui se posent Ă nous. Du coup, lâuniversel que les sciences mettent au jour est, par essence, incomplet il nâaide guĂšre Ă trancher les questions qui restent en dehors de leur champ. En particulier, il ne permet pas de mieux penser lâamour, la libertĂ©, la justice, les valeurs en gĂ©nĂ©ral, le sens quâil convient dâaccorder Ă nos vies. Lâuniversel que produisent les sciences ne dĂ©finit pas davantage la vie telle que nous aimerions ou devrions la vivre, ni ne renseigne sur le sens dâune existence humaine comment vivre ensemble ? Comment se tenir droit et au nom de quoi le faire ? De telles questions sont certes Ă©clairĂ©es par la science, et mĂȘme modifiĂ©es par elle â un homme qui sait que son espĂšce nâa pas cessĂ© dâĂ©voluer et que lâunivers est vieux dâau moins 13,7 milliards dâannĂ©es ne se pense pas de la mĂȘme façon quâun autre qui croit dur comme fer quâil a Ă©tĂ© créé tel quel en six jours dans un univers qui nâaurait que six mille ans â, mais leur rĂ©solution ne peut se faire quâau-delĂ de son horizon. Notes [*] Physicien, Directeur de recherche au CEA. [1] On trouvera une excellente analyse de ce paradoxe dans lâouvrage de Bernard Williams, VĂ©ritĂ© et vĂ©racitĂ©, NRF Essais, Gallimard, 2006. [2] Robert Musil, LâHomme sans qualitĂ©s, traduit par Philippe Jaccottet, Seuil, vol. I, 2004, chap. XIII, p. 67-68. [3] Brian Greene, LâUnivers Ă©lĂ©gant, trad. C. Laroche, Paris, Robert Laffont, 2000, p. 37. [4] Stephen Hawking, Une brĂšve histoire du temps, trad. I. Naddeo-Souriau, Paris, Flammarion, 1989, p. 213. [5] Albert Einstein, Autoportrait, Inter-Editions, 1980, p. 86. [6] Steven Shapin et Simon Schaffer Ă©crivent par exemple ceci En reconnaissant le caractĂšre conventionnel et artificiel de toutes nos connaissances, nous ne pouvons faire autrement que de rĂ©aliser que câest nous-mĂȘmes, et non la rĂ©alitĂ©, qui sommes Ă lâorigine de ce que nous savons » LĂ©viathan et la pompe Ă air. Hobbes et Boyle entre science et politique, tr. Thierry PiĂ©lat, Paris, Ăditions La DĂ©couverte, 1993, p. 344.L8XCArG.